
Figures littéraires comme puissance de pensée
Lire Le Seigneur des anneaux de J.R.R. Tolkien à l'aide de l'exception de Kierkegaard, de la répétition dans la différence de Deleuze et du leitmotiv de Wagner, c'est entrevoir l'espoir dans le gouffre de l'angoisse, figures de la pensée qui se tissent tout au long du récit. Ces figures invitent à une expérience de connaissance dont l'instrument relève du sensible, de l'affect. Leur processus figurai confirme l'analyse d'un point de vue phénoménologique. Celle-ci ne repose ni sur le mode du valoir-pour (représentation) ni sur celui de l'être-comme (ressemblance) mais sur celui de comme si (possible). Nous vérifions ainsi les deux instances associées au figural, telles que proposées par Kearney : se figurer le monde (imaginer) et figurer dans le monde (agir, créer, innover, inventer). En pensant l'angoisse pour ce qu'elle cache, l'espoir en l'occurrence, nous autorisons une métamorphose de notre espace de pensée à travers une action réflexive, réciproque : celle du lecteur qui agit sur les figures et celle des figures qui agissent sur le lecteur.
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