« Couperin, le plus poète de nos clavecinistes, dont la tendre mélancolie semble l'adorable écho venu du fond mystérieux des paysages où s'attristent les personnages de Watteau » (Debussy), Couperin le discret, le pudique n'a laissé d'autre trace que sa musique. Pas une ligne de sa main, si ce n'est sa signature au bas d'actes notariés.
Aussi Philippe Beaussant a-t-il interrogé la sensibilité de son époque qui lentement émerge du siècle de Louis XIV, et ressuscité le cadre de vie du compositeur et de sa famille, une dynastie de musiciens presque aussi célèbre que celle des Bach. Tableaux étonnants d'une France adonnée à la musique, comme elle ne le sera plus jamais, tant dans les campagnes qu'à la ville ou à la cour.
L'ensemble de son oeuvre, que ce soit la musique sacrée, la musique de chambre ou les quelque deux cent quarante pièces de clavecin fait par ailleurs l'objet d'une analyse précise et documentée à la lumière des connaissances musicologiques les plus récentes.
De cette double interrogation sur son temps et sa musique naît peu à peu, au long de ce livre, l'image de François Couperin, musicien mal connu, complexe et douloureux.
Mêlant rigueur et poésie, ce premier ouvrage de référence sur un des plus importants musiciens français s'attache à retrouver dans son style la finesse et la sensibilité profonde de la musique de Couperin. Depuis sa première édition, parue en 1980, la connaissance de cette musique a progressé et cette nouvelle version tient compte des plus récents apports de la recherche.