"Son héritage est peut-être plus grand que celui
d'un Wagner", déclarera Schönberg. Mais de
quel Liszt parle-t-on ? "Hongrois-Autrichien-Allemand-Français-Italien
de nulle part, en fait,
bohémien saltimbanque jusqu'au bout des
doigts", comme le présente Jean-Yves Clément,
il fut tour à tour pianiste improvisateur, chef
d'orchestre, professeur, écrivain, organisateur
de festivals, philanthrope. En musique, il a été
un révolutionnaire, faisant exploser les codes
les mieux établis dans la Sonate ou la Faust-Symphonie.
Mais Liszt, c'est aussi l'incarnation
d'une virtuosité grisante (les Rhapsodies hongroises),
un mystique romantique (l'oratorio
Christus), un compositeur-poète (ses mélodies,
les Années de pèlerinage), qui laisse finalement
l'oeuvre la plus indéfinissable qui soit. C'est tout
l'intérêt de cet ouvrage que de recoller les pièces
de ce passionnant puzzle.