Frederick Law Olmsted a conçu quelques-uns des plus beaux parcs américains et livré une pensée pionnière sur la ville et le paysage. Son oeuvre visionnaire n'a cessé d'inspirer les architectes, les urbanistes et les paysagistes du monde entier, comme Michel Desvigne à qui l'on doit la préface de cet ouvrage. À l'heure où les métropoles subissent le dérèglement du climat, l'apparition de nouvelles pandémies et la fracture de leur tissu social, les idées d'OImsted sur la place et le rôle de la nature dans la ville conservent toute leur pertinence.
Rassemblant une sélection de ses textes majeurs, pour la plupart inédits en français, ce recueil embrasse l'ensemble de sa carrière, depuis la proposition pour l'aménagement de Central Park à New York avec Calvert Vaux, en 1858, jusqu'à la conception du site de l'Exposition internationale de Chicago en 1893. Olmsted y développe les axes principaux de son action novatrice en tant qu'architecte du paysage : l'invention de la nature propre au parc urbain (Central Park à New York, Washington et Jackson Park à Chicago, Franklin Park à Boston), la mise au point d'une armature urbaine végétale, ouverte et continue, qui anticipe l'expansion de la grande ville (le park System), la création d'une nouvelle morphologie pour les extensions résidentielles (le suburb, tel Riverside), ou encore l'aménagement de grandes réserves naturelles qui concilient la préservation de la nature et son accès au plus grand nombre. Ces textes rendent compte avant tout de la mission sociale et politique qu'OImsted assignait à l'architecte du paysage. En modelant la terre et en ordonnançant le végétal, c'est toute la puissance civilisatrice et émancipatrice de la nature qu'il entendait révéler.