Frontstalag 170 KN 654 : l'autre camp
Les prisonniers de guerre français en 1940
L'armistice signé à Compiègne le 22 juin 1940 met fin à la campagne de France. Cette « étrange défaite » provoque une situation méconnue : la captivité de quelque 1 850 000 soldats français. Le défi est de taille pour le « IIIe Reich », qui doit gérer dans l'improvisation cette masse d'hommes à héberger, nourrir, vêtir, occuper... Il l'est aussi pour le régime de Vichy, qui joue sa crédibilité en tant que garant de la souveraineté nationale face au vainqueur.
Ce livre lève le voile sur la réalité de la vie dans les camps de prisonniers militaires français avant leur transfert dans le Reich - celui de Compiègne parmi la centaine d'autres. À Compiègne, le camp d'internement ouvert en 1941 pour les civils, dont des Juifs déportés à partir de mars 1942 dans les centres de mise à mort, est resté dans les mémoires. En revanche, celui qui l'a précédé, militaire celui-là, le Frontstalag 170 KN 654 - l'autre camp -, administré par les Allemands, a été occulté pour oublier la faillite de la stratégie militaire française.
L'histoire de ces Frontstalags offre un prisme de lecture inédit de la terrible année 1940. En enrichissant la compréhension du processus de déportation engagé par la suite, elle entre de plain-pied dans le grand récit de la Seconde Guerre mondiale.