Galino, soixante-quatorze ans, ne peut plus parler : ses
poumons sont malades depuis deux ans maintenant. Il
veut attendre l'arrivée de ses enfants avant son dernier
souffle. Alors pour tenir, depuis son lit, de son village
d'enfance, entre Durance et Luberon, il parcourt dans
sa tête les chemins de sa vie et livre ce qui l'a lié au mont
Blanc et au plateau d'Assy lorsque déjà, il y a quarante
ans, la tuberculose avait voulu l'emporter.
Entre scènes de jeunesse où doucement il guérit dans le
sanatorium de Sancellemoz, et scènes de ses dernières
heures où il entend, sent et aperçoit ceux qui l'aiment et
qui cherchent leurs mots pour un dernier au revoir à un
père, mari, ami, Galino raconte l'histoire d'un homme.
Ce qui a fait de lui ce qu'il est aujourd'hui : ses peurs,
sa souffrance, ses tourments, mais aussi ses attentes, ses
espoirs et cette vie qui le quitte.
De cette matière sensible, Sabine Tamisier offre beaucoup
d'elle pour façonner un monologue traversé de
voix. Une partition simple, puissante, dont le souffle et
l'ampleur puisent dans une économie de mots et une
fable qui s'éloigne d'un pathos primaire par le détour
d'une langue radicale.