En remettant en cause l’hétérosexualité comme doxa, soit comme une forme d’évidence consensuelle et primordiale, la notion d’hétéronormativité – qui considère l’hétérosexualité comme cadre et donc comme norme sociale – suppose d’interroger l’organisation du cadre lui-même ainsi que les mouvements de résistance ou les évolutions au sein des discours et des pratiques. La difficulté à se définir autrement que par l’affiliation ou non à une norme modulable pose un problème sémantique : comment désigner la « non-hétéronormativité » autrement que par la négative et, implicitement, par la transgression d’une norme hétérosexuelle entendue comme positive ?
En rassemblant des contributions de jeunes chercheu·se·s, cet ouvrage est l’occasion d’un dialogue interdisciplinaire sur l’hétéronormativité dans les études de genre, sur ses apports théoriques comme ses applications pratiques dans l’analyse des sources depuis l’Antiquité.