Dans le champ des pratiques artistiques contemporaines, Re est le trait commun des reprises-reconstitutions-réappropriations-recréations-reenactments, etc. Vecteur de tension, et tension lui-même, ce Re, force vive au cœur de toute expérience artistique, et comme principe heuristique, est atténué, presque gommé, et oublié. Ne subsistent plus alors que la -prise, l’-appropriation, l’instauration, la -constitution, la -création. Or ce Re méritait d’être interrogé à nouveaux frais, et pour lui-même, à travers les gestes de création qu’il engendre. Il s'agit donc de prêter attention aux gestes mêmes qu’implique le Re, à des gestes portés par des artistes – le verbe gero en latin signifie d'ailleurs porter quelque chose, porter avec soi, sur soi, mais aussi accomplir. Les interrogations que suscitent les gestes du Re devaient s’ouvrir à des approches et des perspectives diverses (en architecture, restauration, littérature, traduction, édition, danse contemporaine, théâtre, performance, peinture).