« Make America Great Again ! »
À quoi renvoie ce slogan devenu célèbre :
« Rendre sa grandeur à l'Amérique » ?
Quelle est cette période faste, que l'on rêve de retrouver ?
Cette mythologie de l'âge d'or de l'Amérique
n'est pas nouvelle. Elle peut se référer à la
période du Gilded Age pendant laquelle le pays
se reconstruisait après la guerre de Sécession ; ou à
l'Amérique de l'après Première Guerre ; ou encore à
celle de l'après Seconde Guerre mondiale ou enfin à
l'Amérique qui, après avoir poussé l'Union soviétique
à l'épuisement, s'érigea en hyperpuissance. Si
l'idée du déclin n'est pas encore dominante, elle
émerge dans les esprits de nombre d'Américains,
ceux surtout qui sont les laissés-pour-compte
de la mondialisation, marquée par l'opposition
irréconciliable entre les « wall people » et les « Web
people ». Quelle que soit la grandeur de toutes
ces périodes historiques, toutes n'en charrient pas
moins des accomplissements nettement moins
glorieux.
Si cetâge mythique auquel il faudrait impérativement
revenir n'a, probablement, jamais vraiment existé,
les États-Unis n'en ont pas moins offert au monde ce
qu'ils pensaient avoir de meilleur : l'American Way of
Life, la démocratie, the rule of law, la séparation des
pouvoirs reposant sur l'équilibre solide entre checks
and balances, l'optimisme et l'espoir dans un monde
meilleur, le pragmatisme, la glorification du succès
sans la crainte de l'échec, l'art de positiver, la quête
du bonheur. Les États-Unis peuvent également se
prévaloir d'avoir donné naissance au jazz et au blues,
aux comédies musicales, au cinéma et aux séries,
au transistor, au microprocesseur, à Internet et aux
Smartphones, véritables piliers de la révolution
numérique.
Ce sont toutes ces facettes que ce livre illustrera
à travers quelques sujets choisis, pour mieux faire
apparaître une Amérique plurielle, dynamique,
contrastée, belle, irritante, orgueilleuse mais
toujours fascinante.