Paris, 1870. Clara, gamine de quinze ans, est cueillie sur les barricades de la Commune et condamnée comme pétroleuse à huit ans de bagne. Au même moment, Mané, esclave, rentre de la guerre qui a opposé le Brésil au Paraguay. L'empereur Dom Pedro II lui a promis la liberté. Il n'a pas tenu parole. Mané s'enfuit donc vers
cette terre de liberté voisine, une terre nommée Guyane. Alphonse de Saint-Cussien, rejeton d'une famille de parvenus, multiplie les frasques. Joueur invétéré, il accumule les dettes et se voit contraint de quitter la France pour échapper à ses créanciers.
Au fil de cette flamboyante saga, Jean-Paul Delfino confirme son immense talent de conteur. Son tableau sans concession de la politique coloniale française en Guyane entremêle ces trois destins, trois affluents qui n'auraient jamais dû se croiser, mais que le cours de l'Histoire a réunis en un seul fleuve, puissant et tumultueux comme le Maroni.