En 1945, à l'initiative de Marcel Duhamel, a émergé dans le champ français du roman policier la collection de la Série noire (NRF/Gallimard) principalement issue de récits anglo-américains traduits. Cet essai propose une étude sociologique des productions de la Série noire jusqu'à 1960 en s'appuyant sur les archives de la collection. Il présente une analyse du mode d'organisation de la Série noire dans le champ français du roman policier, de la sémiotique des romans hard-boiled anglo-américains sélectionnés pour être traduits et des métamorphoses opérées en traduction. Certains traits des romans sont dégagés en relation avec les romans sources : abrégements des textes, érotisme et sensualité, argotismes et langue familière. Le travail des traducteurs est examiné dans les oeuvres de Peter Cheyney, James Hadley Chase, William H. Burnett, Day Keene, Henry Kane, John D. MacDonald, Richard S. Prather, Lionel White, Raoul Whitfield et celles des écrivains majeurs Dashiell Hammett, Raymond Chandler et Chester Himes.