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Dans « Chère Aglaë », les Hermemont ne sont présents que par village interposé — leur village, Jumainville, ce même village qui, plus tard, connaîtra l'heure allemande. Jumainville est une des stations sur le trajet, que parcourt un petit train dit « d'intérêt local ». Ce petit train, une bande d'enfants l'utilise quotidiennement, pour se rendre aux établissements scolaires de la ville. Aglaë, c'est la locomotive qui mène ce train. Les enfants l'aiment parce qu'elle glisse, pour l'évasion, une marge entre les parents et les pions. Pendant le voyage qui conduit d'une surveillance à l'autre, Aglaë permet aux écoliers de vivre avec bonheur, comme ils l'entendent. Vie faite d'ingénuité alerte, et de violence passionnée, mêlant sans retenue le fou rire et la peur ; de cruauté sans arrière-pensée ; de goût têtu pour une liberté naïvement ennemie du gendarme, et rapprochée de l'anarchie par un dégoût instinctif de l'ordre raisonnable. Dans « Chère Aglaë », parmi les voyageurs, apparaît Félicien Calife — un des protagonistes de « La sourde oreille » (Hermemont 1). Un Noël à la tyrolienne : sortie de Félicien Calife, entrée de François-Charles de Hermemont. Mais sous un pseudonyme, Aloys. C'est qu'il s'agit de raconter une histoire délicate : les débuts de sa passion pour Pierre (passion dont le dénouement provoquera le drame raconté dans « La peau des Zèbres »). Dans l'espoir d'exorciser son trouble - ou de l'endormir, François-Charles dissimule la naissance de cet amour sous le reportage allègre des mésaventures d'un jeune Parisien, parti pour l'Autriche et les sports d'hiver : jodle, christiania, faute de carre et badaboum. Peine perdue : le pittoresque intéresse peu François-Charles. Le passionne bien autrement ce qui mijote dans le crâne des gens, en particulier de ceux qu'il croyait connaître le mieux, par exemple Pierre. Exit François-Charles. Rentrée de Félicien. Tout arrive : il rencontre Jean-Louis Bory. Ils deviennent amis, et Félicien s'autorise de cette amitié toute fraîche pour risquer certaines confidences : un jour, sur le boulevard Sébastopol, un curieux petit bout de femme aux cheveux courts… Une histoire en appelle une autre : un jour, à Marseille, un curieux petit coiffeur, aux mains trop blanches… Voilà ce qui arrive lorsqu'on s'intéresse trop aux autres, aux histoires des autres. On s'éparpille. On vit à la débandade. Par miettes célibataires. Le cœur s'y use, pareil à un galet poli par la patience des vagues.