La mondialisation ne s’inscrit pas seulement dans l’espace mais aussi dans le temps. Si le mot est nouveau, les dynamiques qu’il recouvre ont des origines souvent lointaines et suivent des rythmes variables où alternent de brusques accélérations et des régressions plus ou moins fortes.
Née au lendemain de la découverte de l’Amérique dans l’essor du commerce transatlantique, la mondialisation s’accélère au cours du XIXe siècle et connaît une première phase d’apogée entre 1880 et 1914 sous l’impulsion des grandes puissances européennes dont le rayonnement devient planétaire. Ébranlée par la Première Guerre mondiale, la mondialisation s’effondre dans les années 1930 qui marquent le triomphe des stratégies de repli et d’enfermement. Relancée par les États-Unis après la Seconde Guerre mondiale, la mondialisation connaît une nouvelle accélération à la fin du XXe siècle. Elle reste cependant aujourd’hui inachevée puisque de vastes espaces ne sont pas encore intégrés dans le marché mondial et nourrit plus que jamais les espoirs et les enthousiasmes des uns, les inquiétudes et les rejets des autres.