Le haïku, la forme poétique sans doute la plus brève du monde - d'où une partie de la fascination quelle exerce -, est connu bien au-delà de son Japon natal. Apparu en Grèce il y a près d'un siècle, pratiqué depuis par de nombreux poètes grecs, le grand Sefèris en tête, il a connu en 2011 une consécration éclatante avec le présent recueil de Hàris Vlavianos.
Étrange défi que le poète lui-même résume ainsi dans sa préface : « marier le discours analytique de la pensée occidentale et la forme dense et minimaliste de la poésie orientale ». Défi héroïque, vu l'ardu de la tâche : concentrer tous les livres d'un philosophe en trois lignes et dix-sept syllabes ! Héroï-comique plutôt : l'entreprise n'a-t-elle pas toujours un petit côté gag ? L'un de ses charmes n'est-il pas ce mélange à doses variables de profondeur et de légèreté, de sérieux et d'humour ?
Les traducteurs du japonais en français et nos poètes francophones font du haïku, toujours (ou presque ?), un poème en vers libres, ne conservant que la règle des trois lignes. Les Grecs, eux, suivent le modèle nippon : trois vers au nombre de syllabes strictement fixé : 5+7+5.
Comme il se devait la présente traduction suit ce bon exemple.