Ce livre est consacré aux hôpitaux montpelliérains qui ont porté le nom de Saint-Eloi
pendant plus de huit cents ans. Nous y avons rattaché l'histoire de l'hôpital Gui de
Chauliac, toute récente, parce qu'il a été construit sur le dernier site de Saint-Eloi.
Le nom de Saint-Eloi est mentionné pour la première fois en 1183 pour désigner un
établissement situé hors des remparts de la ville entre les actuelles rue de Verdun,
Clos René et Maguelonne. Les guerres de religion qui vont frapper Montpellier dès la
moitié du XVIe siècle obligent à déménager cet hôpital à l'intérieur des murs.
Pendant près de trois cents ans, les montpelliérains vont être soignés dans l'Hôtel-Dieu
Saint-Eloi, devenu à la révolution hôpital Saint-Eloi, situé au bas de la rue de la
Blanquerie aujourd'hui rue de l'Université. Ce grand hôpital, civil et militaire, reste
sous l'ancien régime fermé aux professeurs de la Faculté de médecine. Sa notoriété
est grande et les praticiens qui y travaillent sont volontiers médecins et chirurgiens
du roi, comme Raymond Vieussens et François Lapeyronie. A la Révolution, l'hôpital
s'ouvre à l'enseignement de la médecine.
Cet établissement est abandonné en 1890 pour un nouvel hôpital, situé à l'extrémité
du faubourg Boutonnet nommé Hôpital Suburbain jusqu'en 1930. OEuvre de l'architecte
Casimir Tollet, cet hôpital pavillonnaire de 600 lits est initialement civil et
militaire. Devenu Cliniques Saint-Eloi, puis hôpital Saint Eloi, en 1976, il perd peu à
peu sa vocation militaire.
Tout au long du siècle, ses médecins et chirurgiens contribuent activement à la
recherche médicale et chirurgicale. L'oeuvre de neurologues, comme Joseph Grasset,
les recherches sur les sulfamides hypoglycémiants et l'insulinothérapie, la prise en
charge de la douleur, l'engagement précoce en faveur des greffes d'organes (coeur,
foie), la neurochirurgie de l'épilepsie et des mouvements anormaux en sont, parmi
d'autres, des exemples démonstratifs. Le développement récent d'unités de recherche
sur le site hospitalier témoigne d'un réel effort en faveur d'une médecine moderne.