Le système colonial n'ayant jamais favorisé l'accès des Africains à
l'enseignement supérieur, il avait pour objectif majeur de former des
fonctionnaires auxiliaires et de délivrer des diplômes locaux uniquement
valables dans les colonies africaines de la France. Les Africains ne
pouvaient accéder aux études supérieures que s'ils devaient
obligatoirement poursuivre des études de médecine vétérinaire.
À cette époque, les rares élèves ou étudiants africains présents en
France étaient des corporatistes qui se battaient pour être intégrés dans le
système colonial. Ce sont quelques instituteurs ou des anciens combattants
qui se battaient contre le système colonial et en faveur de l'indépendance.
À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, le nombre d'étudiants et
d'élèves africains a augmenté grâce aux bourses du maire de Dakar,
Lamine Guèye, et à l'envoi massif de boursiers ivoiriens favorisé par le
gouverneur libéral Latrille.
La période allant de 1945 à 1950 a vu naître des organisations
politiques et syndicales d'étudiants africains. C'est à partir des années
1950 que les étudiants s'organisent pour lutter en faveur de
l'indépendance des pays africains. C'est en 1950 que sont créées trois
organisations d'étudiants : l'Association générale des étudiants de Dakar
(AGED), la Fédération des étudiants d'Afrique noire en France (FEANF)
et l'Association des étudiants du Rassemblement démocratique africain
(AERDA).