Cet ouvrage présente l’œuvre de 5 historiens qui ont accompagné Alexandre dans son expédition et qui ont, chacun à sa manière – suivant leur proximité avec Alexandre, le moment auquel ils ont pris la plume, leurs idées politiques, leur lieu de naissance, leur place dans la société – raconté leur version de la gigantesque campagne. Bien que fragmentaires, ces sources sont fondamentales pour comprendre qui était le célèbre roi macédonien. Dans leurs contradictions, elles disent aussi les défis posés à l’historien dans la connaissance d’événements aussi importants que l’incendie du palais de Persepolis, la bataille du Granique ou la rencontre d’Alexandre avec les brahmanes de Taxila. En effet, tous les écrits de ces auteurs ont disparu et ont été transmis par d’autres historiens des siècles plus tard. « Callisthène était un écrivain de métier et un historien déjà confirmé, nourri au surplus de la poésie homérique et des poètes cycliques, lorsqu’il fut promu historiographe officiel d’Alexandre. Onésicrite alliait en lui, curieusement, une culture philosophique et l’expérience de la navigation ; en outre, il était doué d’une imagination débordante qui lui a fait écrire le premier « roman d’Alexandre », où beaucoup de fiction s’est mêlé à un peu d’histoire. Au contraire, Ptolémée et Aristobule ont laissé des œuvres dont le caractère de sobriété et l’impression de véracité ont séduit Arrien au point qu’il les a prises comme sources de son Anabase d’Alexandre. A ces quatre auteurs j’ai jugé utile d’adjoindre Néarque, bien connu grâce à l’Inde d’Arrien et aux extraits de Strabon ; quoiqu’il n’ait raconté qu’un épisode de l’entreprise d’Alexandre, la croisière sur l’océan Indien, il n’a pas moins dégagé par ce récit, un aspect essentiel de la grande conquête asiatique : la découverte d’un monde nouveau. » (Extrait de la Préface)