Une anthropologie : car, en reposant la question Qui parle, de qui et à qui ?, ce livre tente de savoir comment l'homme se pense à l'aube de la poésie et de la littérature européennes. Et il le découvre dans la figure du héros qui, entre l'auto-effacement de l'humain et la révélation du divin, apparaît comme une idéalisation négative de l'homme.
Une poétique s'esquisse donc ici dans sa situation pragmatique : l'inspiration poétique, par exemple, y est redéfinie dans son cadre théologico-politique à la fois comme descente du divin dans la parole aédique et comme projection de l'aède au cœur du passé mythologique.
Enfin, la vérité étant l'enjeu clairement revendiqué de la poésie homérique, ce livre cherche, en la restituant au sein du panhellénisme, à saisir en sa singularité conceptuelle cette vérité religieuse et pré-philosophique qui pense l'homme à l'image des dieux.
Ce livre n'est donc pas construit autour d'une thèse centrale et a priori. Multidirectionnel, il avance par tours et détours. Développant une herméneutique de l'altérité héroïque, il cherche simultanément la solution au problème méthodologique y afférent : Comment penser l'œuvre homérique en respectant, sans le subir, l'écart épistémologique et culturel qui nous sépare d'elle ?