Tout le monde se souvient de l'immense rumeur qui, en janvier 1995, suivit la destitution, par le Vatican, de Jacques Gaillot, évêque d'Evreux depuis treize ans, et sa réduction au «titre» épiscopal de Partenia, ville fantôme du désert d'Afrique du Nord. Certains ne voulurent voir dans ces journées fortement médiatisées qu'un épisode, promis au prompt oubli, de l'Histoire de l'Eglise. Alors qu'il s'agissait d'un véritable événement, fortement révélateur, dont les effets, sept années plus tard, sont toujours perceptibles. Au-delà du personnage, Jacques Gaillot, dont la réhabilitation pleine et entière s'impose toujours, cet événement continué devrait amener l'Eglise à deux types de révision : l'un concernant son fonctionnement, qui reste tributaire de la hiérarchisation centraliste de Rome ; l'autre touchant à sa capacité d'écoute d'un Peuple qui se veut responsable, et les voix, qui s'élevèrent si haut et si fort au début de l'année 1995, cherchent vainement, aujourd'hui, à se faire entendre.
Contre les effets, dévastateurs de l'oubli, le présent ouvrage retrace l'histoire de Jacques Gaillot avant, pendant et depuis son épiscopat à Evreux. Il veut mettre en lumière la pérennité de son engagement au service des oubliés de l'Eglise et de la société, et la force attractive de son charisme de porteur universel de l'Evangile.