Entretiens avec Rodolphe Fouano
« Je n'ai jamais quitté l'école... »
Figure iconoclaste et romantique de la scène théâtrale, Daniel Mesguich dérange et séduit. Le passeur incandescent, l'interrogateur passionné des textes n'a jamais cherché le juste milieu. Il lui préfère l'audace, le mouvement perpétuel, qu'illustre parfaitement son parcours « d'homme pressé » et d'agitateur d'idées.
De son entrée au Conservatoire national supérieur d'art dramatique en 1970, à vingt ans à peine, à sa mise en scène du Château de Kafka, qui le révèle à lui-même, il a construit un univers où l'on croise aussi bien Vitez ou Debauche que Sartre ou Derrida. Il va vite s'imposer comme l'un des grands noms de l'avant-garde, comédien, penseur et metteur en scène, en un temps où le théâtre est au coeur des débats philosophiques et sociétaux.
Aujourd'hui à la tête du Conservatoire, il continue de bouleverser règles et codes, soucieux d'une exigence intellectuelle et artistique, mais aussi fidèle au meilleur des traditions. C'est cette vision idéaliste et ambitieuse qu'il dévoile à Rodolphe Fouano, au fil d'une conversation où il évoque sa formation, ses maîtres, ses combats et ses admirations. Mais aussi sa soif d'apprendre, toujours et encore, se révélant un homme de pensée et d'engagement humanistes.