« En relisant la matière écrite de ces itinérances étendues sur une décennie à peine, je me persuade de la fortune qui m'a été assignée. Et, pastichant Mallarmé, pour aboutir à ce livre, j'ai parcouru des contrées bien peu fréquentées, les Antilles néerlandaises ou le sultanat de Brunei, de faux pays désormais disparus tel le Bophuthatswana, de vrais États aujourd'hui inaccessibles, comme la Sierra Leone. Si le planisphère physique du monde ne varie qu'insensiblement, la carte politique, elle, ne cesse d'évoluer.
« J'ai rapproché ici les cinq continents, et à dessein réservé notre pays pour une prochaine parution. Longtemps, j'ai considéré à tort que le voyage en France n'en était pas tout à fait un. Comme tant d'autres, Claudio Magris ou Jean Rolin, je me suis nourri de la notion même de frontière, qui mêle la réalité géographique et le caprice historique, autrement dit l'espace et le temps. »