Cet ouvrage examine l'un des grands mystères de l'oeuvre de Jean Giono : son rapport à Dieu. Au premier abord, « il n'y a pas de dieu dans tout ça », comme le dit le narrateur du Déserteur à propos des ex-voto de son personnage. Dieu brille par son absence dans l'univers gionien. Mais le goût de l'auteur pour l'ellipse et son « amour du zéro » sont bien connus. Et si ce Dieu, qui était pour lui « la sécheresse totale, la nudité totale, l'absence, le rien », le « zéro », n'avait marqué son oeuvre et ne lui avait donné sens - comme un point de fuite structure un tableau, comme la Baleine Blanche, dans Moby Dick, motive la chasse d'Achab ? La grande « chasse au bonheur », qui s'exprime dans les romans de Giono, a rapport, elle aussi, avec le ciel, un ciel sans Dieu.