Vivre en peinture
retrace le parcours de Jean Raine depuis ses dessins et collages dès l'après-guerre, influencés par ses rencontres avec les surréalistes belges, sa proximité et ses amitiés au sein du mouvement CoBrA, de 1949 à 1951. S'ensuit une interruption de dix ans, consacrée au cinéma aux côtés d'Henri Langlois, directeur de la Cinémathèque française, et c'est réellement en 1960 que Jean Raine s'affirme en tant qu'artiste sous l'impulsion de Pierre Alechinsky et de Marcel Broodthaers, organisateurs de ses premières expositions.
Il entame dès lors une série de grandes encres habitées de personnages fantasmagoriques ou cauchemardesques, puis, à San Francisco, en pleine période hippie, il découvre la couleur.
De 1970 jusqu'à sa mort en 1986, il multiplie les séries, à raison de deux par an, réalisées en France et en Italie, où se mêlent peinture et dessin. Leur chronologie permet de mieux percevoir les métamorphoses qui s'opèrent au fil du temps, aboutissant à des all-over de plus en plus abstraits qui peuvent atteindre des formats impressionnants.
Les titres de ses tableaux - Écueil des faux serments, Sous l'aile d'un moulin rose, Cercueil pour un nombril - participent de la fureur et du mystère de ce théâtre tourmenté et haut en couleurs encore méconnu du grand public.
Jean-Noël Orengo retrace en profondeur la vie et l'oeuvre de l'artiste, en s'attachant notamment à corriger nombre d'erreurs et d'approximations contenues dans les publications antérieures.