D'invention philanthropique et faisant partie du paysage urbain depuis la fin du XIXe siècle, les jardins familiaux, appelés autrefois jardins « ouvriers », demeurent une réalité relativement peu documentée, alors même que les villes tendent à redécouvrir leur rapport à la nature.
À partir d'une enquête de terrain réalisée dans trois groupements en Suisse romande, ce livre nous fait pénétrer dans ce monde en donnant à voir les manières diverses dont leurs usagers s'approprient ces espaces. Ainsi, on découvre comment la question des pratiques de loisirs « productifs » vient rencontrer celle de l'alimentation et de l'autoconsommation, de la vie familiale, de l'habitat et des formes de sociabilités et de solidarités pratiques. Sans céder à la tentation du pittoresque, l'enquête témoigne également de certaines « rivalités » entre usagers, qui représentent autant de tentatives pour maintenir une certaine respectabilité populaire.
L'entrée par le jardin permet au final de revisiter l'approche sociologique des milieux populaires.