1944: Antoine Sartori, sous-officier à la retraite de 65 ans, poursuit son journal. Anti-communiste, antisémite, il déborde de haine à l'égard des «Anglo-américains», des gaullistes et des maquisards. Il note scrupuleusement le nombre des morts et des blessés, les dégâts matériels causés par les bombardements des Alliés, ce qu'on appellerait aujourd'hui les «dommages collatéraux».
Parfaitement aveugle sur l'issue du conflit, il reste fidèle au Maréchal et croit en la victoire allemande. À son insu, il laisse deviner le crime dont il s'est rendu coupable en envoyant à la mort une petite juive.
Peu à peu, à sa grande stupéfaction, il découvre que sa cousine Angèle, concierge d'école, dont il a toujours été amoureux, a une activité de résistante.
Quant à son petit cousin, Bonaventure Natali, policier à Paris, a-t-il ou n'a-t-il pas collaboré? Est-il un résistant de dernière heure, protégé par Angèle? Natali est, en quelque sorte, parfaitement représentatif de l'ambiguïté de la Préfecture de Police dans les mois précédant la Libération de Paris.