2015, à Jérusalem. Alors que la situation est plus tendue que jamais dans cette ville divisée entre Israéliens et Palestiniens sous le regard impuissant des Nations unies, un étrange projet naît dans la tête de héros contemporains. Il s'agit de monter une pièce de théâtre avec des acteurs de Jérusalem, de Cisjordanie et de Galilée, qui retrace la longue souffrance de ceux qui ont perdu leur terre dans la nakba (la catastrophe), mais aussi celle de ceux qui ont perdu leur famille dans la Shoah. Un sujet explosif. L'auteur et codirecteur du Théâtre des Quartiers d'Ivry, Adel Hakim, demande au dramaturge Mohamed Kacimi de l'accompagner dans l'aventure de la création de sa pièce : « Des Roses et du Jasmin », au Théâtre National Palestinien de Jérusalem. Ce dernier tient ici la chronique de cette mise en scène impossible, de février à juin 2015. Espoir, découragement, doute, géopolitique implacable, enthousiasme renaissant, clivage indépassable, clivage dépassé, leçon d'humanité. Comme à son habitude, Mohamed Kacimi n'est pas avare de détails signifiants et d'anecdotes burlesques. Un document de première main sur la genèse d'une pièce qui rencontre un grand succès sur les scènes françaises et européennes.