Judaïsme et Modernité
Confrontation et interlocution
Peut-on établir des rapports entre judaïsme et modernité ? Au premier abord, il semble que l'arrimage soit impossible. Si le judaïsme s'adosse à une révélation, la modernité prône l'autonomie de la raison qui se donne pour tâche d'innover dans tous les domaines. Mais l'innovation provient-elle, comme le voudraient les tenants de la modernité, d'une césure ? Ne s'inscrit-elle pas aussi, comme le préconise le judaïsme, dans une continuité ? La tradition juive, qui a subi bien avant le XVIIIe siècle les assauts de la modernité et de la sécularisation, n'a-t-elle pas son mot à dire sur la modernité qui est entrée en crise ?
Ces problématiques, au centre du présent essai, sont discutées en convoquant divers philosophes contemporains. Sont ici présentées les différentes tentatives de sortir de cette polarisation, qui définit le judaïsme comme un archaïsme face à la modernité et à sa prétention de maîtriser le réel et le sens. Non pas l'un ou l'autre, l'un excluant l'autre, mais l'un et l'autre, dans une tension féconde.