Comment les monarques juifs et nabatéens parvinrent-ils à incarner leur ethnicité ? Quelle était l’identité officiellement assumée par ces souverains ? Par quels moyens l’imagerie officielle affichait-elle l’appartenance à un ethnos particulier, tout en revendiquant, le plus souvent, pour le monarque un statut équivalent aux autres rois contemporains ? Cette ethnicité proclamée, qui semble toujours plus ou moins s’inscrire dans un contexte de bilinguisme culturel, n’était-elle pas fondamentalement ambigüe ? Peut-on rapprocher les stratégies mises en œuvre par les souverains juifs et nabatéens de celles menées en Égypte par les Ptolémées, et enrichir ainsi la recherche sur les sociétés doubles ou janiformes des époques hellénistique et romaine ? Les tentatives de l’auteur pour répondre à ces questions constituent les principales lignes directrices de cet ouvrage, tiré d’un mémoire inédit de HDR, soutenu à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne en novembre 2011. À la croisée des études anthropologiques et politiques sur le Proche-Orient antique, ce livre se propose de mettre en évidence une forme spécifique de souverain : le monarque ethnique. Il met également en exergue des constructions politiques et identitaires originales, remettant en cause, au passage, la vision généralement défavorable qui caractérise les monarques hasmonéens ou encore Hérode le Grand dans l’historiographie traditionnelle.