Antoine, écrivain reconnu, reçoit une lettre de son père, mort depuis déjà trois semaines. Il avait quatre-vingt-quinze ans. Qui donc, à sa place, a pu poster cette lettre ? Et dans cette lettre que disait-il ? Il laissait le soin à La Longère, la maison près de Saint-Malo où il s’était retiré depuis la disparition de son épouse, de conter à Antoine les secrets que sa mère et lui ont emportés dans la tombe.
Ainsi, Antoine découvre qu’il avait une sœur, née en 1947, Antoinette, morte alors qu’elle avait trois ans ; une enfant pas tout à fait comme les autres : trisomique, ou mongolienne comme on disait alors. Antoine avait été mis en route bien des années plus tard. Outre cette révélation, le testament contient une disposition : en souvenir d’Antoinette, son père l’engageait à faire don de La Longère à une association qui accompagne les personnes en situation de handicap mental. Il s’agit d’un engagement moral, non d’une obligation. À lui de décider.
Antoine va chercher à comprendre ses parents, à les découvrir, eux qui se sont toujours dissimulés à lui avec tant d’application : pourquoi ne lui ont-ils jamais rien dit d’Antoinette et de son mal ? de cette douleur qui les tenaillait ? Pourquoi, lui, est-il arrivé au monde tant d’années après sa sœur ?