«Un aspect très important de l'entreprise d'Anselmo Aportone dans ce
livre tient dans ses efforts pour redéployer l'idéalisme transcendantal
dans sa richesse et sa signification, tel que, selon la formule consacrée,
il ne s'oppose nullement à un réalisme empirique, mais en détermine la
possibilité. [...]
Le coeur de ce livre est en effet constitué par la très belle méditation
qui est menée, d'un chapitre à un autre, autour de la notion de sensibilité
et de son rôle dans la philosophie kantienne.
L'interprétation qui en est proposée est singulière parce que, tout en
étant en un sens imprégnée de néo-kantisme - par le privilège accordé à
la forme et à la spontanéité, notamment - elle prend à un autre niveau
son contrepied. En effet, elle ne prétend jamais résorber l'exercice de la
sensibilité dans l'activité de l'entendement. [...]
Aportone nous rappelle une histoire, aussi classique que difficile,
oubliée et méconnue : l'histoire kantienne. Ce rappel, qui est une
redécouverte, paraîtra plus qu'opportun dans ce contexte où la prétendue
sortie de l'épistémologie moderne revêt en règle générale la forme de sa
simplification et la critique du mythe du donné le nourrit, en nous laissant
plus souvent qu'à notre heure avec le donné, mais sans les explications.
Ici, on trouvera plus que le point de départ d'une explication.»
Extrait de la préface de J. Benoist