Lorsqu'il est déporté au camp de concentration de
Buchenwald le 3 septembre 1943, Jean Hoen décide de
poursuivre une entreprise commencée dès le premier jour
de sa détention au camp de Compiègne : l'écriture, au fil des
jours, du récit de sa captivité. Il a alors 58 ans. Il est ancien
combattant de la Grande Guerre, menuisier-ébéniste de formation,
résistant. Il a été dénoncé. Il veut témoigner en conscience
de ce qu'il vit et voit.
Pendant près de deux ans, jusqu'à son évasion et son
retour à Paris le 15 mai 1945, il met un point d'honneur à
poursuivre et clore son «reportage vécu» conservé précieusement
dans une boîte en fer blanc. Ce récit immédiat de son
parcours et de sa confrontation à l'univers des camps nazis
est un document historique inestimable. Jean Hoen décrit
ainsi, de façon saisissante, les étapes du transport, l'arrivée à
Buchenwald, le tri des déportés puis la vie quotidienne du
camp et de ses camarades, sa vision de la condition humaine
confrontée à la violence et la misère extrêmes.