1er juillet 1916. 400 000 Britanniques et 200 000 Français se
lancent à l'assaut de 50 000 Allemands retranchés sur la
Somme, de Gommecourt au nord à Fouquescourt au sud. Le bilan
est effroyable. 57 470 Britanniques sont mis hors de combat - dont
près de 20 000 perdent la vie - pour gagner 7,8 km2, soit 2,5 morts et
49 blessés par mètre carré. C'est le jour le plus meurtrier de l'histoire
du Royaume-Uni.
La percée du front, espérée depuis fin 1914 et défendue par Joffre, semble
à portée de main. Mais les lignes allemandes résistent au bombardement
de plus de 3 millions d'obus et aux multiples assauts. Plus britannique
que française du fait de Verdun, la bataille se terminera, cinq mois plus
tard, le 18 novembre, sans victoire décisive.
Philippe Nivet et Marjolaine Boutet soulignent la dimension industrielle
de cette bataille, où artillerie, mitrailleuses, aviation, tanks ont joué
un rôle déterminant et ont profondément affecté les soldats de toutes
nationalités. Ils montrent également que l'arrière-front n'est pas épargné
par les combats, et que les souffrances endurées ont été terribles. Enfin,
ils interrogent la place particulière de la bataille dans les mémoires
nationales (française, britannique et allemande) depuis un siècle.
La bataille de la Somme totalisera plus d'un million de victimes, soit plus
que la bataille de Verdun. Pourtant, cette hécatombe, si présente dans
la mémoire anglo-saxonne, a été largement oubliée en France.