Guido ne voit rien venir. En un tournemain, elle le fait pivoter et le plaque sur le capot de la Fiat. Un bras remonté entre les omoplates. Un bref cri de surprise puis de douleur. Le déclic et le mouvement rapide, final. Un gargouillis indistinct. Le corps qui roule au sol. Les yeux grands ouverts qui papillonnent et qui, soudain, s'arrêtent, fixés sur le vol fou des mouettes. Le temps qui s'immobilise.
Pavie recule d'un pas, respire à grandes goulées, se calme peu à peu. Pauvre con ! Tu aurais dû savoir : on ne touche pas Pavie, c'est Pavie qui touche. Ensuite, elle tire le corps derrière un amas rocheux. Elle ouvre le coffre, prend un torchon et essuie son couteau, puis le capot de la voiture. Elle jette un dernier coup d'œil aux alentours. Personne.
Quand Alexandre Jobin, officier des services de renseignement de l'armée canadienne reconverti en antiquaire, sort d'une consultation médicale inquiétante, il sait que la fin approche. Que faire ? S'isoler jusqu'à l'heure fatale et boire jusqu'à plus soif ? Deux évènements l'extraient de cette spirale destructrice. On lui propose d'abord un contrat alléchant : aller en Italie pour faire expertiser et vendre des esquisses. Puis Linda Parenteau, ancienne maîtresse désormais derrière les barreaux, le supplie de se rendre à Palerme afin de retrouver sa fille qui court un grave danger. Mais Pavie est loin d'être une jeune femme en détresse et laisse de sanglantes traces sur son passage. Sur les deux continents, s'engage une course effrénée contre la mort.