La Biennale de Dakar
« On accède à " l'invention de la biennale de Dakar " dans un acte d'adhésion. " Faites-nous donc une biennale africaine ", lui dit le Ministre. Il la fit (...) Et puis vint ce livre. Il est africain, et il est en dialogue. L'ouvrir, c'est admettre notamment ce à quoi conduit une conviction d'Adorno. Elle anime les essais réunis ici, savoir que " la pensée attend qu'un jour le souvenir de ce qui fut manqué en elle vienne la tirer du sommeil, et la transformer en leçon philosophique ". » (préface de V-Y Mudimbe)
La biennale de Dakar - la Dakar't - n'a pas vocation particulière à dire les vérités de l'Afrique face aux allégations étonnantes qui s'entendent ça et là. Ou à fournir des images d'une Afrique créative, digne, et gagnante. Son souci principal devrait être d'afficher chaque fois plus et mieux, sa propre version du contemporain. Dans un contexte général où la critique est timide, les galeries rares, les collectionneurs improbables, le public évanescent, la Dak'art polarise, entraîne et sert de médiatrice, prouvant qu'il peut exister un système artistique sans musée formel. Elle plaide aussi pour l'art contemporain africain en illustrant son existence, en indiquant qu'il peut être trouvé quelque part en Afrique, en prenant rendez-vous.