L'histoire et le droit de la formation des adultes se sont construits
à partir de pratiques et d'institutions diverses et parfois opposées.
Aujourd'hui, la formation paraît instituée à travers des financements,
des organismes dispensateurs, des pratiques pédagogiques.
Certains sociologues parlent de banalisation de la formation des
adultes. Il est vrai que la loi de 1971 a officialisé la formation des
adultes. Pourtant, cette banalisation des pratiques de formation des
adultes s'est opérée principalement au profit du monde du travail
et au détriment du monde de l'éducation.
Les ambiguïtés sociopolitiques demeurent quant aux finalités
de la formation des adultes. Les grandes ambitions liées à
l'éducation permanente et à la promotion sociale semblent avoir
périclité. La loi de 1971 masquait déjà cette ambivalence en parlant
de formation professionnelle continue dans le cadre de l'éducation
permanente. La loi de mai 2004 a levé une partie de l'ambiguïté en
supprimant le terme d'éducation permanente. Dans le même
temps, le nouveau slogan d'éducation et de formation tout au long
de la vie (EFTLV), parfois mis en avant pour promouvoir des formations
purement adaptatives, est révélateur de la confusion des
finalités de la formation continue. Le syndicalisme, à travers les
dispositifs paritaires de négociation et de régulation sociale, a participé
à l'institutionnalisation de la formation continue. La question
centrale de ce livre a été d'analyser les valeurs qui ont été
portées par la confédération CFTC-CFDT dans la construction du
dispositif de formation continue.