« Nous sommes de moins en moins ; nous nous replions sur les barricades, elles tiennent encore. »
« Pour empêcher qu'on tuât, elle tuait », disait d'elle Clémenceau, qui la soutint toujours. Voici la Commune selon Louise Michel, qui participa, armes à la main, à de nombreux combats, du début de l'insurrection jusqu'à la terrible Semaine sanglante de mai 1871. « Oui, écrira-t-elle dans ses Mémoires, j'aime le canon, l'odeur de la poudre, la mitraille dans l'air, mais surtout je suis éprise de la révolution. » Son récit historique possède un indéniable souffle littéraire. Documents, paroles d'anonymes, témoignage direct et analyse politique s'y entremêlent pour donner corps aux émotions et à l'adrénaline qui parcourent toute personne projetée au coeur de l'Histoire en train de se faire.
Le livre de Louise Michel est suivi, pour la présente édition, d'un texte inédit où Emma Goldman, qui l'avait rencontrée en 1895, stigmatise la violence des attaques que cette femme hors du commun dut subir de la part d'hommes qui s'en prirent à sa sexualité pour masquer l'importance de son action politique.