Il nous arrive quelque chose de banal quand nous conversons
avec les «gens», avec les inconnus de la rue, et c'est ce banal que
nous questionnons. La conversation banale est envisagée comme
une création collective, une affabilité vivante que les paradigmes
du quotidien ont peine à circonscrire. De quoi parlons-nous quand
nous commentons la pluie et le beau temps ? De quoi rions-nous
quand nous attendons le bus ? En investissant volontairement le
terrain par son côté paradoxal, l'étude interroge ce qui fait de la
banalité une oeuvre de sociabilité. En ce sens, la conversation banale
serait-elle plus qu'une interaction ? Comment le banal façonne-t-il
nos échanges quotidiens ? En confrontant l'interaction à
l'épreuve du banal par les voies esthétiques et théoriques, l'étude
permet de redécouvrir les fondements communicatifs du quotidien.
L'ouvrage questionne les études sociologiques traditionnelles, et
propose une alternative aux cadres éthométhodologique et interactionniste.
L'appui précieux d'un précurseur comme Bakhtine réactive
le nécessaire relais à la dimension herméneutique du sujet et
ouvre la voie vers un essai de socio-sémiotique de la représentation.