La coupure entre architectes et intellectuels, ou les enseignements de l'italophilie
Dans cet ouvrage initialement publié en 1984 et rapidement devenu introuvable, Jean-Louis Cohen analyse un moment-clé pour la théorie et la pratique de l'architecture contemporaine, marqué par les échanges intenses des années 1970 entre l'Italie et la France. Il en fut à la fois l'un des témoins et l'un des acteurs.
Cette chronique permet de découvrir les causes et les effets de la coupure constatée entre les architectes et les intellectuels en France, depuis la moitié du XIXe siècle, au travers d'une réflexion sur les rares contacts qu'ils entretinrent et d'une réflexion sur les malentendus qui jalonnèrent leurs rapports.
Cette coupure est rendue particulièrement patente par la confrontation des situations respectives de la France et de l'Italie. Au début des années 1970, une véritable fascination pour la culture architecturale italienne saisit les Français, attentifs aux nouveaux discours sur l'urbanité et sur l'histoire. Une perspective s'ouvrit ainsi pour le dépassement du fossé existant, un nouveau modèle conduisant les architectes à se penser comme concepteurs et comme intellectuels.
Le livre restitue en particulier les trajectoires d'Ernesto Nathan Rogers, Aldo Rossi, Vittorio Gregotti et Manfredo Tafuri, tout autant que celles des italophiles comme Bernard Huet ou Philippe Panerai.