La cuisine des religieux
« Il n'y a pas d'amour plus sincère que celui de la chère »
(Bernard Shaw).
L'alimentation comme les manières de se comporter à table ont fait l'objet d'une intense réflexion de la part des responsables religieux tout au long du Moyen Âge et ce, dès les origines du monachisme. Prenant comme modèle l'ordre de vie défini par les Pères de la Thébaïde (Pacôme, Antoine, Basile), cet état d'esprit gagne l'Occident des le IV° siècle par l'entremise de meneurs d'hommes qui dévouent leur existence à Dieu comme Martin, Augustin, Césaire ou Cassien. Ils ont à coeur de poursuivre l'idéal ascétique de leur maîtres et comme ils connaissent l'inclination naturelle des hommes vers les plaisirs de toute nature (y compris la gourmandise), force était d'édicter un corpus normatif pour gouverner les besoins physiologiques des religieux.