La culture wallonne
La culture wallonne est trop souvent sous-estimée quand elle n'est pas confondue avec celle de ses voisins. Des appropriations abusives de la part de la France et de la Flandre n'ont cessé tout au long de son histoire. Probablement, en raison d'une émergence politique trop récente.
L'ancienneté de la culture sociétale, nourrie par les traditions, le style de vie et les valeurs, - que l'auteur distingue de la culture intellectuelle et artistique - s'est révélée notamment à travers la réputation des Gardes wallonnes. Ou encore à la faveur des premiers peuplements des États américains de la côte Est, spécialement de New York au XVIIe siècle. Ou de l'essaimage de la métallurgie et de son savoir-faire notamment en Angleterre et en Suède. Sans oublier la domination qu'exerça la Wallonie au XIXe siècle, alors deuxième puissance industrielle.
Le Wallon jouit de droits et de libertés depuis près de dix siècles. Pourrait-il seulement s'imaginer dans la peau d'un citoyen français, tributaire d'une administration centralisée, omniprésente et toute puissante ?
Sans doute le partage de la partie Sud de la Belgique entre de nombreux États - dont certains pratiquaient la langue flamande - n'a-t-il pas facilité l'unification culturelle. Mais cette diversité n'est-elle pas une caractéristique fondamentale de la culture wallonne empêchant précisément qu'elle soit confondue avec la culture française, la langue commune ne suffisant pas à une telle assimilation ?