La question n'est plus de savoir si la démocratie est à bout de souffle, mais si elle ne va pas tout simplement disparaître.
Le sens de l'intérêt général s'efface au rythme de l'extinction progressive des idéaux politiques. Seuls subsistent désormais les engagements les plus radicaux, qui ne savent pas répondre aux vrais défis du troisième millénaire : la protection de la vie et de l'humanité face aux progrès technologiques, la sauvegarde des équilibres naturels, le partage des richesses et des ressources.
La radicalité et la violence qui émergent à tous les niveaux de notre société alimentent le populisme et ne peuvent déboucher, à terme, que sur un seul modèle d'organisation collective : le totalitarisme. En ce début de XXIe siècle traversé par de nombreux conflits identitaires, la démocratie saura-t-elle retrouver sa vigueur pour combattre les extrémismes qui nous entraînent vers le séparatisme ?
Pour sauver la démocratie, il faudra des engagés au supplément d'âme. Faire appel aux fidèles modérés de toutes convictions, y compris lorsqu'elles ne sont pas religieuses, et aux croyants en la démocratie pour relancer l'idéal républicain est une nécessité.
Pour Jérôme Chartier, la démocratie des croyants, qui portent déjà en eux toutes les valeurs du bien commun, est la meilleure issue. C'est même la seule.