Au XIXe siècle, l'Extrême-Orient n'occupe qu'une place très limitée dans les projets d'expansion auxquels songe la Belgique en la personne de ses rois. Mais l'ouverture de la Chine, du Japon, puis de la Corée, ainsi que le jeu des puissances autour de la Mer de Chine, et l'attrait - déjà - de marchés exceptionnellement prometteurs, poussent un certain nombre de Belges à s'y intéresser. L'État lui-même y affirmera sa présence, notamment par l'acquisition d'une concession à Tsientsin. La présence religieuse belge dans la région constituera un facteur de plus dans les relations que la Belgique tisse avec les pays qui bordent la Mer de Chine.
Sur cette toile de fond, comment la Belgique se situe-t-elle face aux convulsions qui, de l'instauration de la République chinoise par Sun Yat-sen en 1911 à l'envolée économique japonaise des années 60, en passant par les troubles, puis les guerres, qui ravagent la région entre 1920 et 1953, bouleversent les équilibres mondiaux? Telle est la question abordée dans les trois études rassemblées ici.
Et plus particulièrement peut-être, comment cette petite puissance européenne négocie-t-elle la préservation de ses intérêts et de ses valeurs dans le conflit qui oppose une Chine en déliquescence et un Japon de plus en plus conquérant dans les années 30? Comment perçoit-elle sa place, son rôle et leurs enjeux dans l'opposition entre communistes et nationalistes, ou dans la mise en place du réduit taiwanais au tournant des années 40 et 50? Comment réagit-elle, enfin, à la nouvelle concurrence japonaise dans un environnement de plus en plus mondialisé? Dans quel cadre et sous l'impulsion de quels facteurs?