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Le 6 juin 1918 a vu tomber plus de soldats américains sur le sol français que le célèbre débarquement de 1944. Qui le sait ? Un historien de la guerre peut tout étudier : la stratégie, les armes, la médecine militaire et même les vêtements, mais c’est bien la capacité à tuer autrui qui reste centrale. En creusant la question des pics de mortalité durant le premier conflit mondial, Jean-Michel Steg envisage la guerre au moment d’un paroxysme : celui où les jeunes appelés et volontaires tombent sous les balles et les baïonnettes ennemies. Après un premier opus consacré aux morts français (22 août 1914) et anglais (1er juillet 1916), il clôt sa trilogie par le jour le plus meurtrier de la « Der des Ders » pour les Marines américains, dans un petit bois de l’Aisne. Pourquoi un gouvernement neutre en 1914, poussé par une population largement pacifiste, finit-il par s’engager aux côtés des Alliés en 1917 ? Le bilan des pertes américaines peut sembler faible par rapport aux morts français et britanniques, mais il ne l’est pas, rapporté aux effectifs réellement engagés et au nombre de jours de combats. Avec La Fayette, nous voici !, récit vivant d’un épisode funèbre, Jean-Michel Steg nous fait partager l’engagement intense des Américains dans la Grande Guerre.