
On l'appelait Aude-à-l'esprit-profond et elle vivait au IXe siècle. Fille d'un
Jarl de Norvège, elle s'en fut avec les siens s'établir en Irlande, puis aux
Hébrides et en Écosse, gagnant finalement les terres vierges d'Islande. Ulysse
des mers du Nord, dont les descendants essaimèrent en Amérique, elle était
de ces femmes aventureuses et fortes qui fondent les royaumes et les légendes.
Retrouvant la voix primitive et brutale des chants épiques, Marie-Josèphe
Guers s'est inspirée de la saga d'Aude pour écrire un roman qui a la violence
et l'acidité de certains contes modernes.
«La Fiancée du Nord se situe à mi-chemin entre le roman historique et le
rêve éveillé. En rêveuse méthodique, Marie-Josèphe Guers extrait une saga
flamboyante du terreau des archives, transforme la pâle figure d'une reine de
légende en enfant rebelle éprise de lointains, alterne la confidence, la chronique
de guerre, les descriptions d'un festin, d'une chasse à l'ours, d'un massacre.
Marie-Josèphe Guers semble avoir vécu parmi eux tant Aude son héroïne
lui ressemble, avec sa candeur, sa révolte, sa soif d'aventure, ses emportements
de jeune fille, avec son amour des lichens, des aubes emplumées, des fjords
illuminés par l'hiver et des îles solitaires dressées au sommet de l'océan. Aude,
un prénom qui fait mourir d'aimer.»
Extrait de l'article de Catherine David dans Le Nouvel Observateur.
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