Un des débats les plus intéressants et les plus passionnés qui traversent la période du XVIIe et du XVIIIe siècle concerne la finalité et les causes finales. L'importance du sujet se conçoit aisément si l'on songe à l'étendue et à la profondeur de ses implications. Par ses enjeux, le problème concerne les domaines épistémologique, esthétique, métaphysique et théologique. Comment doit-on penser, comprendre et étudier la nature ? La philosophie s'interroge alors sur la scientificité non seulement des explications qu'elle donne, mais aussi des questions qu'elle pose. Peut-on encore faire une théodicée, c'est-à-dire justifier d'un ordre final et providentiel de l'univers ? La question porte tout autant sur la nature et Dieu que sur les pouvoirs de la raison humaine.
L'étude de ces deux siècles de débats permet de comprendre la genèse de nos conceptions contemporaines de la nature.