La Sepmaine ou creation du monde,
ample réécriture des premiers versets
de la Genèse, est un texte de la
Renaissance difficile à classer.
Généralement considéré comme relevant
de la poésie scientifique, il s'enracine
bien dans une connaissance
savante de l'univers, mais il est appelé
à la modifier, pour produire à la fois
son propre monde et sa propre définition
de l'écriture, en une «nouvelle et
bisarre methode» revendiquée par
l'auteur.
Violaine Giacomotto-Charra s'attache
à montrer, à la lumière des théories de
la philosophie naturelle du XVIe
siècle, la façon dont Du Bartas
reconstruit et s'approprie la matière
scientifique. Elle invite à analyser La
Sepmaine sous l'angle de la composition
et de l'écriture : la présence du
Verbe au coeur de la création du
monde comme de celle du poème est
en effet le point de rencontre de
toutes les interrogations sur le texte.
Imitant le geste divin de la Création, la
parole poétique fait ainsi à son tour
naître un cosmos, par une progressive
adéquation du discours et de la forme
savante.