D'où vient l'inflation du thème de la sécurité dans notre société depuis plus de 25 ans ? Un livre somme, qui analyse ce nouveau paradigme, devenu central, sur la longue durée.
Zones de non-droit ", " délinquants toujours plus jeunes et plus récidivistes ", " flambée de la violence urbaine " : l'" insécurité " semble devenue l'un des principaux problèmes sociaux du début du XXIe siècle en France. Les responsables politiques, de droite comme de gauche, invoquent la " demande de sécurité " de leurs électeurs pour réclamer une action plus énergique de la police et de la justice et les gouvernements successifs ont rivalisé dans l'adoption de lois et de mesures nouvelles en la matière.
D'où vient une telle inflation du thème de la sécurité depuis le début des années 1980 ? Dans quelle mesure a-t-elle modifié la perception des milieux populaires et de leurs problèmes sociaux ? Cet ouvrage montre que l'émergence de l'" insécurité " est inséparablement liée aux formes de précarités qui se développent depuis la fin des Trente Glorieuses et au recul constant de l'État social. C'est à partir de l'ensemble de ses dimensions qu'il aborde cette question, des transformations des quartiers populaires à celles du jeu politique, du traitement médiatique de la " délinquance " aux savoirs et expertises en tout genre mobilisés pour l'interpréter, des politiques locales de sécurité jusqu'aux mutations profondes intervenues dans l'organisation et les missions de la police, de la justice et de l'école.
Avec la reformulation progressive de la question sociale en impératif d'" ordre dans la rue ", c'est tout un pan des relations entre les citoyens et les institutions républicaines qui a changé de visage. Un livre somme qui permet de prendre la mesure d'un changement d'époque.