On a longtemps pensé que l'emploi
était le remède à la pauvreté. Ce n'est
plus le cas. La multiplication des
emplois à temps partiel ou des
«jobs» temporaires entrecoupés de
périodes de chômage a fait plonger
dans la pauvreté nombre de travailleurs
et leur famille. Contrairement à ce qui se passait il y a encore
une quinzaine d'années, ce n'est plus l'insuffisance d'emplois qui
engendre la pauvreté, mais la mauvaise qualité des nouveaux
emplois. Dans ses efforts pour stimuler l'emploi, l'État a sacrifié
la qualité à la quantité et aggravé le problème au lieu de le réduire.
Or le pays a besoin d'emplois «pour de vrai», pas d'emplois au
rabais s'il veut faire face aux défis de la crise, à la remontée du
chômage et au vieillissement. Cela suppose un gros effort en
matière de formation et de requalification de tous ceux que le
marché a marginalisés. Le RSA - revenu de solidarité active -,
utile pour permettre aux travailleurs pauvres de vivre dignement,
ne doit pas devenir le moyen de pérenniser le mauvais emploi.
L'enjeu est désormais de développer l'investissement social qui
vise à donner à chacun les moyens de son autonomie et la
maîtrise de son destin.