l'occasion d'une nouvelle révision des lois de bioéthique, le débat concernant la levée éventuelle de la prohibition de la gestation pour autrui (GPA) a redoublé d'intensité. L'Académie nationale de médecine a constitué un groupe de travail qui a d'une part recensé les arguments plaidant pour ou contre le maintien de la prohibition et d'autre part fait le bilan des connaissances acquises dans le domaine médical à partir des applications de cette pratique à l'étranger. Considérant comme prioritaire une prise de position morale, l'Académie s'est prononcée pour le maintien de l'interdiction. C'est la conclusion majeure retenue et diffusée par les médias. Ce message a obscurci l'aspect plus spécifiquement médical du problème particulièrement bien souligné dans le rapport du groupe de travail, qui constitue la première partie de cet ouvrage. Dans la deuxième partie sont exposés divers points de vue opposés, parfaitement argumentés, de différentes personnalités montrant l'extrême complexité de légiférer sur le sujet, tant sur les plans médical, psychologique et humain, que sur les plans juridique et éthique. En cas d'ouverture législative, l'Académie insiste sur la nécessité d'un encadrement et d'une phase d'évaluation objective dont le groupe de travail a détaillé les conditions et les contraintes. Ce dernier aspect, parce qu'il est totalement absent du débat public, et la diversité des témoignages, parce qu'ils mettent en évidence des positions difficilement conciliables, font l'intérêt principal de l'ouvrage "La gestation pour autrui".