La France aime-t-elle ses artistes ? A en croire (...) polémique récente, l'art contemporain serait sans (...) avenir, sans amateurs ni acheteurs. Il y aurait d'un côté les tenants du bon goût et de l'autre une élite éprise d'hermétisme. Simpliste ? Sans doute. Mais les Français défilent en masse devant les Impressionnistes et font la grimace devant l'art d'aujourd'hui.
Serait-ce cela, l'exception culturelle nationale ?
Critique d'art au journal Le Monde, Philippe Dagen affirme les enjeux de cette nouvelle querelle des Anciens et des Modernes. Il analyse cette haine singulière de l'art, qui jadis alla jusqu'à l'autodafé et ne va plus, aujourd'hui, au-delà de l'indifférence. Les musées ressemblent à des sarcophages. La monomanie du patrimoine étend son empire. L'Etat culturel restreint une aide déjà parcimonieuse. L'influence artistique française à l'étranger s'évanouit. Au nom de la tradition, le classique rétablit sa molle dictature.
Pourquoi ce culte de ce qui fut et ce refus de ce qui est ? La société française ne demanderait-elle plus qu'une chose à ses artistes importuns : qu'ils la laissent dormir, ou mourir, en paix ?